La fromagerie
Historique de la fromagerie et coopérative agricole
La première fromagerie fut construite en 1921 par monsieur Ambroise Larouche. À l’époque, le cheptel laitier était assez réduit, les meilleurs cultivateurs possédaient 7 à 8 vaches au maximum. Dans le fort de la production, il y avait une vingtaine de patrons qui apportaient leur lait à la Fabrique. Dans le temps, le transport se faisait en voiture à traction animale. Il fallait que le lait soit rendu à la Fabrique pour 8:00. Pour le transport, les cultivateurs se joignaient à leurs voisins pour aller à la Fabrique à tour de rôle. C’était économique et c’était très bon au point de vue social, puisque les cultivateurs se rencontraient chaque matin et discutaient de leurs problèmes, de la température et même de politique.
À cette époque, il n’y avait ni radio, ni télévision, pas même de *malle* rurale ! Le samedi, la fabrication du fromage se faisait le soir au lieu du matin, ceci afin d’éviter d’avoir quatre traites de lait le lundi matin et cela diminuait le risque de perdre le lait. Dans le temps, pour refroidir le lait, on plaçait les *canistres* de lait (20 à 30 gallons) dans les cuves ou bassins remplis d’eau plus ou moins froide.
La fabrication du fromage, le samedi soir, était pour les gens, une occasion de se rassembler à la Fabrique et de goûter quelque peu au fromage frais *en crottes*. En 1927, monsieur Larouche ajoute une baratte à beurre à son équipement. Il est alors en mesure de fabriquer beurre ou fromage. Les opérations de la fabrique commencent au début d’avril pour se terminer au début de novembre. C’est ainsi jusqu’à l’incendie de cette fabrique en 1937. Les habitants se voient alors dans l’obligation d’expédier leur lait ou leur crème à la fabrique des Pères Trappistes de Mistassini. Monsieur Paul Villeneuve dispose d’un camion pour le transport de la crème et cela pour les rangs 6, 7, 8 et 9, Canton Dolbeau. Monsieur Eugène Lapointe qui possède aussi un camion s’occupe du transport pour le rang de la Chute Blanche, le rang VII Dalmas et le rang St-Gelais.
Aucun particulier n’est intéressé à reconstruire une fabrique, c’est alors que surgit l’idée de coopération. En 1938, s’érige donc la fabrique beurre-fromage de la société coopérative agricole de la paroisse. À l’époque, la fabrique du fromage prime parce que le prix en est plus élevé ; mais bientôt, la valeur du beurre égalisant celle du fromage puis la dépassant, le beurre devient alors le seul produit.
En 1962, la fabrique poursuit son expansion ; elle ajoute la fabrication de la caséine ; cela utilise le lait écrémé et par le fait augmente la remise aux cultivateurs. En 1965, le beurrier de Péribonka, monsieur Jean-Thomas Hudon, décide de ne plus opérer ; c’est alors que la coopérative achète son permis d’exploitation. Cela augmente donc le nombre de fournisseurs dont plusieurs de St-Augustin. La fabrique fonctionne 12 mois par année et la production dépasse 100 000 livres de beurre. La coopérative agricole de Ste-Jeanne-d’Arc s’éteint en 1966. Le syndicat corporatif agricole de St-Coeur-de-Marie se porte alors acquéreur de l’actif et du passif de la coopérative de Ste-Jeanne-d’Arc.