Mémoires Louis Besson
Je suis né à Auverne, chef-lieu de canton, province de la Bourgogne, capitale Dijon, le 20 mars 1870, sous le règne de Napoléon III. Auverne est une ville fortifiée sous Vaubam. Elle possède une école d’artillerie d’où Napoléon sortit sous-lieutenant. C’est une ville de 10 000 habitants. Mes parents étaient natifs du Jura, province de la Franche-Comté.
À l’âge de 14 ans, j’apprenais le métier de charcutier-conserve et à 18 ans j’étais à Paris où j’ai vu faire les fondations de la tour Eiffel. À 20 ans je suis revenu pour faire mon service militaire, trois au 4ième d’Artillerie à Besançon et Bourges. À 27 ans je me suis marié à Jeanne Lévesque, âgée de 20 ans. Vu que je connaissais Paris, j’y suis retourné avec ma femme et mes enfants après la mort de mon père. J’avais alors trois enfants : André, 6 ans, Suzanne, 3 ans et Louis, 18 mois.
Mais la vie de Paris ne convenait pas à ma femme; je m’étais adressé à une agence de colonisation, boulevard Haussman pour une terre en Algérie. Le Gouvernement ne cédait plus de terre à moins d’être porteur de 5 000 francs ou mille piastres. On me dit que je peux aller en Indochine ou à Madagascar, je refuse. Quelques jours se passent et deux messieurs : monsieur Raoul Dupont et monsieur X viennent me voir et me parlent du Canada, de la province de Québec, de tous ses avantages : la pêche, la chasse, etc.
Cela me coûtait, mais ma femme dit : « On peut essayer ! ». Alors il fut convenu que si cela ne faisait pas le Gouvernement nous ramenait à Paris. Je vais le lendemain au bureau de la navigation où je retiens des places pour moi, ma femme et mes trois enfants. Départ du Havre, dans huit jours. J’en profite pour visiter Paris : le jardin des plantes, les Invalides, le Panthéon, le Bois de Boulogne et les Courses.
Sur ces entrefaites, deux messieurs en chapeaux haut de forme nous rencontrent sur le boulevard Sébastopol. Ma femme me dit : « Ces deux hommes t’ont bien regardé » mais je ne me retourne pas. Les voici qui se dirigent vers moi ... alors je vais à leur rencontre. Un me dit : « Je vous connais, restez-vous à Paris ? » « Non, je me promène ». « Où étiez-vous avant cela ? » Quand je lui dis Besançon (Ha, ha ! c’était mon ancien officier, j’avais été son caporal pendant 3 ans)... demi-tour au grand café ! Ils ne sont pas rares ! « C’est ta femme ? Et tes enfants ? Tous très bien... et que fais-tu à Paris ? » « Je pars dans huit jours pour le Canada ». « Mais c’est le pôle nord : 9 mois d’hiver les mitaines et plusieurs paires de bas... Tu vas te geler ! Écoute, je suis voyageur pour mon oncle, il a une fabrique de chaussures. Viens me trouver demain à 9 heures, boulevard de la République, je vais te trouver un logement pour ta famille. Alors au revoir et à demain ? »
Le soir je dis à ma femme : « Tu vois à Paris, dans ces foules, comme on se rencontre ! Et puis, j’ai du travail. » « Écoute, ton Paris, on y perdra tous nos enfants dans ce remue-ménage de monde. Allons au Canada. Si ça ne fait pas, nous reviendrons, d’abord que nos passages sont payés... » Malgré cela je suis allé pour retirer mon argent. On m’a répondu que s’il y avait assez de voyageurs, on me le remettrait, mais de me tenir prêt.
La traversée a duré deux semaines dont deux ou trois jours de tempête. La femme avait le mal de mer. Tout le monde avait hâte de voir la terre ferme. Arrivés à Québec, j’aurais voulu y travailler, la ville me plaisait... mais pas d’ouvrage. On nous embarqua pour le Lac-Saint-Jean. Oh ! le chemin de fer ! C’était loin d’un express ou d’un rapide ! Depuis St-Raymond au Lac-Bouchette, c’était loin des terres de jardinage.
Arrivés à Chambord, un agent de colonisation, monsieur Charbonneau, député, nous amène à la maison des colons à Roberval. L’agent me dit que je pourrai prendre une terre à la pointe de la savane, une belle vue sur le lac St-Jean. Après avoir pris connaissance de la carte, je me décide d’en faire le tour. Ma petite famille restait à la maison des colons, on y était très bien.
Me voilà parti, des bouts de chemin en voiture, d’autres à pied. Arrivé à Saint-Prime, je marchande une terre. Dix mille piastres. Merci ! Je réfléchirai ! Entre Saint-Prime et Saint-Félicien, au 3ième rang, une terre peu avancée aurait fait, mais je me suis dit : « Je fais le tour, et si je ne trouve pas mieux, je reviendrai. » À Saint-Méthode : trop sableux ; à Mistassini également.
Avant d’arriver à Péribonka, le long du chemin, il y avait un petit camp. Je m’arrête pour me reposer. Ici c’est tout un changement. La rivière à ma gauche et de beaux arbres à droite. La curiosité me prend d’entrer dans le bois en faisant des remarques pour ne pas m’égarer. Je fouille de la belle terre et ... j’entendais l’eau couler, de temps à autre. Enfin, c’est à mon goût. Arrivé au village, je demande une maison de pension, je suis bien reçu.
Le soir, on parle de la terre, je dis ce que j’ai vu et aussitôt le propriétaire, monsieur Jélus Bergeron, me dit : « Je suis prêt à vous la vendre. Demain, on ira la voir. » Ce qui fut fait. Le marché fut conclu le lendemain à de bonnes conditions.
Avant de partir, je demande au gérant, monsieur Bernatchez, si je pourrais travailler. Il me répond : « Demain, si vous le voulez. Prenez le bateau qui va à Roberval et vous reviendrez avec votre famille. » En arrivant, je dis à ma femme : « Je me suis trouvé une terre ainsi que de l’ouvrage ! »
Le lendemain, après avoir fait l’acquisition d’un poêle, d’une batterie de cuisine, enfin ce qui nous serait utile, nous reprenons le bateau qui nous conduit à Péribonka. Aussitôt rendus, nous nous faisons conduire sur la terre. Rendus-là, ma femme se met à pleurer : « Mais c’est une cabane ! »
J’achète cinquante pieds de planche et je commence à faire ce que je n’avais jamais fait : une table, des bancs, des lits, une espèce d’armoire. Le camp était de 18 par 20. Nous prenions l’eau à la rivière. J’ai bâti une petite étable et bouché les fenêtres avec de la terre forte. Aussitôt, je suis allé prendre l’ouvrage au moulin. Je faisais deux milles matin et soir. Et plus tard, j’étais chauffeur de nuit, j’avais soin des dynamos et je montais les horloges toutes les heures. Ceci me donnait la chance de travailler à faire de la terre. Ma femme m’aidait un peu.
L’argent, une fois parti était dur à revenir. La compagnie nous fournissait de son magasin, mais la paye au bout de huit mois payait pour deux mois. Elle a fermé plusieurs fois ses portes. J’ai été obligé d’aller à Saint-Félicien à pied. Là, j’ai creusé l’aqueduc de Val-Jalbert. Une autre fois, je suis allé travailler deux mois à la ferme aux moutons, à 4 milles de chez nous. Je partais le samedi après ma journée et je quittais la maison le dimanche après-midi pour retourner à l’ouvrage.
L’hiver, je faisais couper du bois sur ma terre. J’avais acheté un cheval, une vache, une sleigh et un harnais. Quant au foin, il n’y en avait pas à vendre dans la place. Je dû aller en chercher chez monsieur Armand Guy à Saint-Prime, traverser le lac Saint-Jean. En revenant de la Pointe-Bleue, je suis pris par la tempête ; je décide d’attendre au lendemain, mais le lendemain, c’est pareil. Tant pis, nous partons !
J’étais avec un voisin qui avait son cheval. Nous sommes partis par un froid terrible, nous avons dû laisser à moitié de nos charges en chemin. Je m’étais gelé les orteils et mon compagnon, les talons. Heureusement qu’on a eu bien soin de nous. Inutile de dire si la femme était en peine. L’hiver, la manufacture ne marchait pas. Il fallait partir. Je suis allé travailler à La Tuque, dans la pierre, rien que la nuit, c’était pas drôle pendant deux mois.
Revenu à Roberval, je demande au charretier pour me reconduire. Le prix était de dix piastres. J’ai fait le trajet et traversé le lac à pied, jusque chez nous. Ma femme avait fait l’acquisition d’un bébé... pas de docteur. Il y en avait bien à Roberval, mais il aurait fallu payer de 40 $ à 50 $ pour l’avoir. Obligé de courir les voisins. Cela me donnait à penser. Pas de parent, avec des enfants : Marie-Jeanne, Joseph, Marcel, Yvette sont venus au monde dans ces conditions... et puis j’avais peur.
L’été, je travaillais la terre. On faisait de petites semences que l’on achetait à Roberval. Si on avait le malheur d’acheter ailleurs que chez celui qui nous avait prêté, la misère commençait. Là ma femme se découragea et me dit : « Quand est-ce qu’on s’en retourne ? » Nous pouvions toujours retourner, mais monsieur René Dupont ne pensait plus à nous.
Il a fallu rester, se faire manger par les maringouins, les brûlots et loin de tout. L’église de Péribonka était à six milles. Monsieur le curé Villeneuve était venu voir ma femme quelques jours après qu’elle avait eu un bébé. En lui passant la main sur les cheveux, il rencontra du givre, tant il faisait froid. « Heureusement que vous êtes une Française, autrement vous seriez morte. »
L’été, on ramassait des bleuets, il n’y avait pas d’autres moyens pour avoir un peu d’argent. Les premières boîtes de bleuets nous étaient payées 2,50 $. C’était encore bon, mais à un certain moment ça ne payait pas le transport sur le bateau à André Daniel. C’est avec cet argent qu’on s’approvisionnait pour l’hiver.
Dans la position où j’étais il fallait bien partir, ... pas d’ouvrage de ce côté du lac. Je me rends à Roberval où je prends un billet pour La Tuque. Je me rends à la manufacture, pas d’ouvrage. Le lendemain, c’est la même chose. Je réussis à pelleter de la neige deux nuits de suite. Cela me paye un peu. Je pars pour Grand-Mère, pas d’ouvrage. Je m’en vais à Shawinigan.
Un fois rendu dans la ville, je rencontre mon ancien contremaître de Péribonka, monsieur Ménard. Il me dit : « Viens ce soir à 3 heures. » On me conduit à une maison de pension et je commence au bout d’un mois. Un voisin me dit que c’est mouilleux. « Venez travailler à l’aluminium, on est au beau sec. » Je commence à 11 heures du soir afin de ne pas risquer ma place, vu que monsieur Ménard avait été bon pour moi. Je fais les deux pendant huit jours. Alors, je me suis fait brûler une jambe.
Pendant ma convalescence, j’appris qu’un compatriote restait à Montréal. J’allai le voir, rue Saint-Germain, Hochelaga. Sa femme me dit : « Eugène travaille au bord de l’eau, il va arriver dans une demi-heure. » Je vais à sa rencontre. Rendu sur le quai, un homme me demande si je voulais travailler. Je descends à fond de cale faire des slines. Plus tard, je décharge une barge de charbon, de ciment, enfin, un travail dur. En mangeant une boîte de Paris-Pâté, j’apprends que c’était fabriqué par des gens de Dijon, ma place. Je me rends à destination, quartier Saint-Henri. Le concierge me dit après avoir vu les patrons que j’avais ma place, qu’ils comptaient sur moi et d’aller chercher ma famille.
En arrivant à la maison l’idée ne plaît pas à ma femme. Elle ne veut pas de Montréal. Dans l’automne, je m’engage pour un jobbeur de bois, monsieur Scott, avec un cheval. Dans le courant de l’hiver, un des garçons de monsieur Scott, qui était assistant-colleur, tombe malade. On me demande de le remplacer. Il fallait courir tout le lac. C’était pas drôle, veiller jusqu’à 11 heures de soir, faire la cuisine ... Monsieur Scott aurait voulu que je fasse un colleur, mais ça ne payait pas, j’aimais mieux bûcher. J’ai perdu mon hiver. Découragé, les enfants grandissaient, pas de classe, nous partons pour Val-Jalbert. Le lendemain, je rentre comme chauffeur en remplacement de deux jeunes hommes qui avaient été brûlés à mort.
C’était pas drôle, mais j’ai travaillé là plusieurs années jusqu’en 1919. Ma femme prenait quelques pensionnaires. Je travaillais dur. Ensuite, ma femme tomba malade. C’était l’année de la grippe espagnole. J’ai encore eu peur. Un beau jour, les premiers mois de l’année, je reçois une lettre du consul d’avoir à rejoindre mon régiment. On me demandait de dire combien j’avais d’enfants, signé par deux témoins et de ne pas partir avant d’en recevoir l’ordre.
La semaine que je chauffais de nuit, ainsi que la chaleur m’encouragèrent à retourner sur ma terre. Tous les ans, je profitais de 8 jours de congé pour aller faire un morceau de terre. Arrivés, il faut bâtir une grange-étable qui ressemble aux autres. J’achète du bois et nous bâtissons aussi un camp plus grand avec une cuisine. Puis, j’achète deux chevaux, des machines. L’hiver, je prends une petite job pour la Belgo, à Van Bruyssel. Moi, ma femme et les deux plus vieux garçons, nous avons fait un bon hiver.
Quant j’étais à Val-Jalbert, nous avions fait la connaissance d’une bonne famille de Belges qui avaient des terres près des chutes de Honfleur. Cette famille composée de quatre ou cinq enfants a mangé un peu de misère, mais a été assez heureuse pour trouver un peu d’argent pour retourner dans son pays. Ils sont venus passer quelques jours chez nous avant de partir. Ils étaient fiers le lendemain, quand ils ont été rendus à Québec. Ils nous envoyèrent une carte nous disant qu’ils partaient à 4 heures de l’après-midi sur l’Empress. Le lendemain, nous apprenions par le journal que l’Empress avait été frappé par un charbonnier dans le Saint-Laurent, vers 11 heures du soir. Nous n’avons plus jamais entendu parler d’eux.
Dans l’hiver 1920, nous sommes partis, deux de mes garçons, André et Joseph, et moi pour bûcher pour un jobbeur, sur la rivière La Lièvre. Louis, mon deuxième, s’est engagé comme charretier avec notre cheval. L’hiver fut assez bon. Dans l’été, la compagnie Price Brothers fait l’achat des limites de la compagnie de Péribonka et celles de monsieur Scott. Ça été le bonheur de nos paroisses. Plus besoin d’aller courir à l’étranger.
J’ai commencé à prendre contrat pour cette compagnie tous les hivers. Je vous dirai que j’avais hâte de revoir la Toussaint. J’aimais cela. Nous étions bien payés. Monsieur Armitage était un homme pas fier et bon pour ses employés. Une année que la compagnie ne faisait pas de contrats, il me le fait savoir en me disant qu’il parlerait de moi à la compagnie Lake St. John. Aussitôt que la compagnie Price a repris ses chantiers, j’ai continué. Depuis quelques années, monsieur Armitage nous a quittés. C’est monsieur Smith qui le remplace et je le connais depuis que la compagnie a ouvert. Il suit les même principes que son prédécesseur. Pour moi, je ne le cache pas, regardez ma terre, ma petite organisation, mes bâtisses ... plus de misère.
Je me suis relevé honnêtement par mon travail. Étant très jeune on m’avait dit : « Fais ton devoir avant tout. » J’ai suivi ce conseil au meilleur de ma connaissance. J’ai élevé une famille de 10 enfants.
André est né en 1900, en France. Il est cultivateur et maire de la paroisse. Suzanne est née en France en 1903. Elle est mariée à un bon Canadien et a cinq enfants dont deux filles qui sont mariées. Louis, né en France en 1905, marié à une Canadienne, il a cinq enfants. En quittant la maison il travaillait toujours pour la compagnie Price. Il a, je crois, 14 ans de travail à l’emploi de cette compagnie. C’est lui qui fait le transport des hommes Dolbeau-Lac-Alex.
Marie-Jeanne, née à Péribonka en 1907, mariée et demeurant à Arvida. Joseph né à Péribonka en 1908, marié et père de trois enfants. Il est cultivateur à Sainte-Jeanne-d’Arc. Marcel, né à Péribonka en 1910, marié il a 4 enfants et est lui aussi cultivateur à Sainte-Jeanne-d’Arc. Yvette, née à Péribonka en 1912, est mariée et mère de 4 enfants. Son mari est cultivateur à Sainte-Jeanne-d’Arc. Marie-Rose, née à Val-Jalbert en 1917, demeure à Saint-Jean-Eudes. Lucien, né à Péribonka en 1920, marié et père d’un enfant. Il demeure à Saint-Augustin.
Tous mes enfants sont en bonne santé. Ma femme a maintenant 68 ans et est encore capable de travailler. Elle avait une bonne santé et avait besoin d’être courageuse. Elle passait les hivers toute seule à élever ses enfants. J’étais dans le bois tous les hivers. J’ai arrêter de faire la job en 1944. Malgré cela monsieur Smith a trouvé que j’étais encore capable de soutenir ses intérêts envers la compagnie. J’ai travaillé durant deux ans et je suis dans le bois à l’heure actuelle.
J’aurai 76 ans le 20 mars et je me porte encore très bien. Je ne manque pas de repos. Je me trouve mieux qu’à la maison. Le bois, c’est ma santé. Le plus grand malheur, c’est que maintenant que je pourrais aller revoir mon pays, la guerre a tout changé. Que sont devenus mes parents, mes amis, aucune nouvelle. En attendant que la France se relève, je vais peut-être tomber. Mais la France se relèvera. (Il a été dit que la France ne mourrait jamais.)
Je fais partie de la paroisse de Sainte-Jeanne-d’Arc sans avoir changé de place, donc je suis un des premiers colons, et je suis content que l’on ait pris le nom d’une de mes compatriotes Sainte Jeanne d’Arc, pour ma paroisse qui certainement deviendra une grande paroisse.
Mais ce qui est encore mieux, Sainte Jeanne d’Arc a relevé la France, mais nous avons le Curé Henri Tremblay qui a relevé Sainte-Jeanne-d’Arc. Aussi nous l’aimons tous. Inutile de dire tout le bien qu’il a fait depuis qu’il est ici. Il a encouragé l’agriculture, il est bon pour les malades, il ne ménage pas les bons conseils et n’a pas peur d’aller conduire un pauvre malade à Chicoutimi ou à Roberval. Je pense qu’il y en a beaucoup dans ma paroisse qui sont de mon avis. Nous aimons notre curé.
Avant de finir mon journal. Il y a quelques années à la visite de notre évêque, Monseigneur Georges Melançon, je lui ai demandé une faveur, celle de nous laisser notre Curé. Oui, mes amis, j’ai peur qu’on nous l’enlève.
Écrit par Louis Besson